Insecte sur une feuille

Potager au Guidon : ça pousse, ça pousse…

Après avoir installé un composteur, quelques bacs de culture avaient été construits au Guidon dans la Tête. Objectifs : offrir une issue au compost produit et avoir une petite production potagère à partager. Mais aussi avoir un support pédagogique pour sensibiliser à l’environnement dans un potager.

Vue générale du potager en bacs de culture au Guidon entretenus par Terra Preta.
Bacs de culture au Guidon entretenus par l’association.

Grâce au temps bénévole passé lors de nos permanences du mercredi, nous avons pu faire avancer différents projets. Voici un aperçu de ce que nous avons déjà fait !

Les ressources au potager

L’eau

Six bidons de 250L qui récupèrent l’eau du toit de l’atelier création et quelques autres bidons (disons 250L aussi) des toits des composteurs. Après un nettoyage du toit de l’atelier, quelques travaux de gouttières et l’installation en série des 6 bidons (le premier rempli, se verse dans le second qui se verse dans le troisième…etc) (merci Guillaume au passage) . Nous devrions avoir à disposition suffisamment d’eau pour être autonome en eau. Ceci pour les arrosages de culture, de compost et le nettoyage des seaux.

Composteur partagé au Guidon
« Les bidons veulent le guidon, laissez les donc… »

Ajoutons à ceci quelques techniques de cultures qui ont fait leurs preuves :

  • le couvert permanent (paillage),
  • la densité des cultures qui procurent de l’ombre au sol et optimise les arrosages,
  • la terre riche en matières organiques (compost) qui retient mieux l’eau.

Et nous nous assurons de ne pas consommer trop d’eau, limitant ainsi le nombre d’arrosages (une à deux fois toutes les deux semaines pendant la canicule).

Le compost : l’ami d’un bon potager

Avec le composteur partagé que nous avions installé, nous avons suffisamment de quoi enrichir les bacs de cultures. D’autant qu’il va être temps d’arrêter de faire des apports de compost. Les légumes vont commencer à se former… et l’azote donnerait un mauvais goût aux légumes. Il faudra maintenant attendre la fin des cultures pour reprendre l’enrichissement.

Composteur partagé au Guidon.
Composteur partagé au Guidon.

Les palettes

L’arrivage réguliers de palettes provenant de différentes sources (merci Jean-Claude cette fois), procure les planches nécessaires à nos différentes constructions. Bacs bien sûr, mais aussi bancs, tabouret, chaise longue, nichoirs, tuteurs pour les plantes, séchoir solaire…

Banc en palettes
Banc en palettes !
Chaise longue pour profiter du potager !
Chaise longue pour profiter du potager !

Bref c’est une ressource qui demande certes du temps pour être exploitée (désassembler les planches, déclouer, trier) mais qui a l’avantage d’être gratuite et à profusion.

Les graines et les plants

Diverses sources, des dons, des graines persos, des semis spontanés des semis fait sous serre… On s’assure d’avoir des graines reproductibles (dites paysannes) et des variétés locales au maximum, on bannit les hybrides F1 et les OGM.

La serre

Grâce à un ancien présentoir de poissonnerie, nous avons une petite serre à notre disposition. Pendant tout le printemps nous avons fait nos semis ce qui nous a permis d’avoir de l’avance pour certaines plantes et ainsi produire plus tôt en saison.
Aussi, l’utilisation de plants est plus facile pour cultiver en bacs et garantie une certaine survie face aux limaces . Cela facilite aussi le positionnement des plantes lors de la plantation et permet plus facilement de les associer.

Les bacs

Construits notamment pendant les permanences, nous avons décidé d’en varier au maximum les formes. Ainsi nous diversifions les microclimats ce qui, avec les bonnes cultures, favorise la croissances des plantes. Avec un microclimat humide, à l’ombre et orienté nord, nous favorisons les salades et les plantes gourmandes en eau. Avec un microclimat sec exposé plein sud et sans ombre, nous privilégions les plantes qui préfèrent l’aridité.

Le potager au Guidon

Premier bac, rempli de courges, maïs, haricots, tomates, betteraves, verveine et romarin
Premier bac, rempli de courges, maïs, haricots, tomates, betteraves, verveine et romarin

Milpa – les trois sœurs

Les haricots, maïs et courges sont « les trois sœurs », une technique de culture qui consiste à tirer les bénéfices de chacune d’entre elles. Le maïs sert de tuteur aux haricots. Ces derniers, de la famille des légumineuses, fixent l’azote atmosphérique et le rende disponible aux autres plantes dépourvues de cette « technologie ». Les courges protègent le sol et retiennent l’humidité. Cette technique amérindienne fonctionne bien, même sous nos climats.

La milpa (les 3 sœurs) : maïs/courges/haricots.
La milpa (les 3 sœurs) : maïs/courges/haricots.

Profusion au potager

Nous avons réussi en appliquant diverses stratégies à obtenir une vraie jungle, en pleine santé, de plantes potagères, fleurs, aromatiques et une faune « riche » comparée à ce que l’on peut trouver en ville. On peut dénombrer de nombreux insectes et oiseaux.

La profusion de plantes et la vigueur sont au rendez-vous dans le potager!
La profusion de plantes et la vigueur !
Deuxième bac, croulant de plantes.
Deuxième bac, croulant de courges, tomates, maïs tournesols, haricots, choux, betterave, salades…

Exploiter la dimension hauteur

Dans un potager on peut parfois se trouver limiter en terme de surface. Mais c’est vite oublier la hauteur qui est souvent peu ou pas exploitée. Avec le bois des palettes, les chaines et câbles de vélos on peut facilement créer des structures solides qui permettent aux plantes de grimper. Voici un exemple de ce qu’il est possible de faire :

La hauteur, une dimension à exploiter pour densifier un potager.
La hauteur, une dimension à exploiter pour densifier un potager.

Enrichir aux pieds des plantes

Lors de la fabrication du dernier bac, nous avons anticipé la création d’une réserve de nutriments accessibles aux plantes. Pour cela nous avons fabriqué un caisson en bois, ouvert à chaque extrémité et percé sur ses côtés. Ainsi nous pouvons déposer du compost frais, qui libère ses nutriments petit à petit pour les plantes. Cela constitue aussi un vrai nid à vers de terre qui se délectent de la matière fraîche et viennent ensuite « travailler » au plus proche des racines. Quand on voit la vigueur des plantes, on peut supposer que cela participe à un effet bénéfique sur leur croissance.

Le réservoir à nutriments, rempli de compost, au cœur du potager en bac.
Le réservoir à nutriments, rempli de compost, au cœur du potager en bac.

Héberger la faune

Enfin, il nous semble important d’héberger toute la faune qui en a besoin sur place. Les insectes, les oiseaux, les chauves souris et tout pleins d’autres animaux dont on ignore l’existence… Même si nous croyons que le potager en lui même doit être l’hôtel à insecte, nous préférons prévoir des « logements » en plus. Dans la ville le désert est tel qu’il nous parait indispensable de créer une vraie oasis pour toute la faune. Cela constituera un réservoir, plus apte à conquérir d’autres territoires plus hostiles en ville.

Une bûche percée de trous de tailles diverses pour les insectes.
Une bûche percée de trous de tailles diverses pour les insectes.
"Bat cave", l'hôtel à chauve souris !
« Bat cave », l’hôtel à chauve souris !
Hôtel à insecte habité (4 petits trous ont été comblés).
Hôtel à insecte habité (4 petits trous ont été comblés).

La suite au potager…

Voilà pour ce premier épisode qui montre un peu ce que nous faisons au Guidon. Bien sûr, il y a évidemment pleins d’autres choses à dire, mais hé ! Ça sera lors du prochain épisode 😉

Enfin, voici quelques dernières photos que je souhaite partager avec vous !

Maïs des indiens (avec des grains de toutes les couleurs).
Maïs des indiens en fleurs (qui donnera des grains de toutes les couleurs).
Tournesol en fleur au potager !
Tournesol en fleurs !

Une réflexion sur « Potager au Guidon : ça pousse, ça pousse… »

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