Collocation Terra Preta - Guidon Dans La Tête - déménagement

Déchets organiques : le point d’apport volontaire va fermer

La fin de notre collocation au 34 rue Albert Thomas avec Un Guidon dans la Tête pointe le bout de son nez. Le 31 mai 2021 nous serons tous dans nos nouveaux locaux respectifs. Rue Louise Michel pour Un Guidon dans la Tête et rue de l’Oradou pour l’Atelier Bois Coopératif de Terra Preta. C’est donc la fin officielle de nos activités là bas. Et notamment du point d’apport volontaire des déchets organiques.

Date de fermeture du point d’apport des biodéchets le 26 mai.

Pourquoi le 26 et pas le 31 comme nous l’avions communiqué au départ ? Et bien c’est le temps pour nous de distribuer le compost qui mûrit à des jardiniers et structures partenaires et de démonter les bacs avant notre départ définitif.
Cette collecte passive expérimentale des biodéchets a été une sacrée expérience pendant presque trois ans. Avec une fulgurante montée en puissance ces 8 derniers mois.

Maintenant, il est temps de faire un retour sur expérience. De faire un bilan de la collecte des déchets organiques. Et enfin, de vous proposer notre solution pour pallier à l’arrêt du service. Ceci en attendant l’ouverture de l’Archipel des Salins prévue pour la rentrée des classes en septembre de cette année.

Un seau se vide, une page se tourne…

Avec la fin du bail de “Tous deux roues” (Un Guidon dans la Tête) et l’OPHIS au 34 rue Albert Thomas, notre “squat” officieux/officiel prend fin le 31 mai. Ce “squat” arrangeait finalement bien les services de la ville et de la métropole qui ont fermé les yeux sur la situation qu’ils légitimaient par des subventions. Cette situation nous a poussé à être créatif aussi. A profiter de l’argent pour innover et expérimenter. Et c’est dans ce contexte qu’est né l’Atelier Bois Coopératif.

En revanche, pas de bol ! Aucune place n’a été prévue sur l’Archipel des Salins. Il va donc falloir lui trouver une nouvelle place. Autant vous dire qu’en restant en centre-ville c’est quasiment mission impossible (sans l’aide de bienfaiteurs, de la ville/métropole, d’un donateur millionnaire ou plus simplement de disponibilité et du prix du marché…).
Mais après un âpre combat, des sueurs froides, un planning plus que chargé et l’aide précieuse de nos adhérent.e.s nous avons finalement réussi à accoster en pleine mer de l’Oradou 69ème île. Cette opportunité, bien que temporaire (minimum 14 mois maximum 24) va nous permettre de recharger la cale du navire. Et aussi de reposer l’équipage…
En outre, elle permet d’abriter les précieuses plantes que nous avons pu récolter lors de nos différents accostages passés. Et enfin, d’entreposer le matériel qui partira à l’Archipel des Salins, lorsque celui-ci sera prêt.

Historique du point d’apport volontaire des biodéchets du 34 rue Albert Thomas

Préhistoire

Installée dés l’arrivée d’un Guidon dans la Tête en 2017. Terra Preta a su proposer une solution pour la gestion des biodéchets générés par la cuisine. L’ouverture du bac à compost aux membres des deux associations permettait d’augmenter doucement mais sûrement les quantités de matières organiques. Cette montée en puissance, nous a permis d’anticiper les besoins, de tester le matériel mis à disposition des participant.e.s. Aussi nous avons pu commencer à estimer les volumes de matières organiques collectés (depuis mars 2019).

Période COVID

Avec cette expérience acquise, il a fallu attendre l’intervention d’un tout petit organisme pour passer à l’étape supérieure. En effet, lorsqu’un virus microscopique a décidé de tout chambouler et de nous confiner, la décision a été prise d’ouvrir le point d’apport volontaire en libre service. C’est toujours dans la contrainte que la créativité s’exprime le mieux. Et il n’a pas fallut attendre longtemps pour que le mot se répande comme une trainée de poudre (à canon). A partir de cette date, nous avons observé une participation croissante d’esprits éveillés aux problématiques des biodéchets. Conjointement un volume de matières organiques tout aussi important a été collecté.

“Victimes” de notre succès nous avons dû réagir à plusieurs reprises pour assurer le service.
Équipement amélioré : balance pèse personne, diable ; car un bac plein fait une 30aine de kilogrammes.
Infrastructure dédoublée : ajout d’un deuxième tonneau de collecte, puis remplacement du deuxième tonneau par un plus grand.
Les week-ends les deux tonneaux étaient en général remplis à raz bord. Parfois cela nécessitait une intervention entre les samedis et les dimanches.
Amélioration de la communication et ajout d’un seau/poubelle pour éviter les déchets qui ne vont pas dans le compost.
Ajouts de bac à compost pour assurer le traitement du volume des biodéchets qui ne cessait d’augmenter…
Récupération en grands volumes de matières structurantes pour un bon compostage des matières organiques.

Bref, il a fallu travailler, une fois de plus, sur notre adaptabilité. Notre volonté a permis de proposer un service le plus simple pour vous, et le plus efficace pour nous.

Aujourd’hui

Et bien pour les raisons évoquées plus tôt, nous sommes obligés de mettre fin à cette collecte. Les déménagements passés et à venir, la préparation de l’Archipel des Salins, l’aménagement de l’ABC pour rapidement vous ré-accueillir et le non accès à une zone pour composter proche de nos activités, font que nous avons préférés stopper cette collecte. Elle s’arrête, c’est vrai, mais temporairement ! Et elle ne fera que revenir de plus belle.

Bilan de la collecte des déchets organiques

Analyse des données

Voici, ci-dessous les volumes de biodéchets qui ont été compostés au 34 rue Albert Thomas. La période du graphique couvre mars 2019 (début de la comptabilisation au tableau) à mars 2021. Le mois de mars 2021 n’est pas complet, le graphique sera mis à jour plus tard. Mais pour l’instant le tsunami du déménagement nous empêche de faire tout comme nous l’aimerions…

Graphique montrant l'évolution des volumes de biodéchets collectés au 34 rue Albert Thomas de mars 2019 à mars 2021
Graphique montrant l’évolution des volumes de biodéchets collectés au 34 rue Albert Thomas de mars 2019 à mars 2021

En mars 2019 on observe que 40 Kg par mois environ sont collectés. C’est l’équivalent de ce que ramène les quelques adhérent.e.s des deux associations et ce que produit la cuisine en biodéchets.
Jusqu’à avril 2020, on communique avec les adhérent.e.s, on sensibilise et on forme. On passe de 40 Kg à plus de 130 Kg en moyenne.
En mars 2020, premier confinement, on ouvre le point d’apport volontaire sur le portail. On part de 130 Kg et on monte à plus de 280 Kg. C’est un franc succès, mais nous ne soupçonnions pas encore ce qui nous attendait. Après une légère baisse sur les mois d’été 2020 et jusqu’à la rentrée, une croissance fulgurante nous amène à 450 Kg par mois. Puis 620 Kg en décembre 2020.

L’opération est un succès.

Calculs et projections sur les déchets organiques collectés


Aujourd’hui, les chiffres nous confirme que le seuil des 600 Kg par mois est toujours atteint. Nous observons même, encore, une croissance douce. C’est un excellent présage pour l’Archipel des Salins, et les projections que nous avions fait sont même dépassées.

Du côté des participant.e.s, il est difficile à évaluer. Le point d’accès étant en libre service nous ne voyons pas toutes les personnes qui participent. Cependant, en vous épargnant les calculs nous arrivons à un nombre de plus de 40 foyers qui utilisent le point d’apport volontaire. Ce calcul ne prends en compte que les gens qui utilisent le point d’apport volontaire. Sont donc exclues les personnes qui venaient directement déposer leurs biodéchets dans le bac à compost.

Au total, depuis la comptabilisation des dépôts sur notre panneau, c’est une quantité de 5,7 t de biodéchets qui ont été écartés de l’enfouissement ou de l’incinération. Il faut ajouter à cela un volume équivalent de matière structurante soit un poids de 3,5 tonnes. Au total ce sont 9.2 t de matières organiques qui ont été compostées. Et comme le compost mûr fait 1/3 du poids de la quantité initiale, nous avons produit environ 3 tonnes de compost.

Et pour la distribution du compost ?

Qu’avons nous fait de ce compost ? Et bien, nous l’avons en priorité utilisé dans nos surfaces de cultures créées au 34 rue Albert Thomas. Puis nous l’avons distribué gratuitement à nos adhérent.e.s. Nous avons soutenu des jardins citoyens et allons encore en soutenir. La place sauvage, la rue du port, le jardin rêvé de Rabanesse sont dans notre collimateur. Nous leur avons ou souhaitons leur fournir du compost. Aussi, nous utilisons le compost pour certains de nos ateliers comme la fabrication de seed bombs. Ou notamment pour remplir un bac de culture de l’INFA (qui avait au préalable construit ce bac dans l’Atelier Bois Coopératif : tout est lié, on vous le dit 😉 ). Enfin, nous l’avons aussi distribué en grands volumes à des adhérent.e.s avec des jardins pour qu’ils amendent leur potager personnel.

Quel avenir pour mes déchets organiques ?

Les biodéchets sont les seuls déchets que l’on peut traiter sur place. Contrairement à n’importe quel autre déchet qui nécessite une usine de retraitement, il suffit pour la matière organique d’avoir accès à un bout de terre.
Sachant qu’en moyenne les francais.es produisent 520 Kg de déchets ménager par an et par habitant.e. Qu’environ 30% de ce total est constitué de biodéchets. Il est urgent de détourner cette matière de la poubelle noire pour qu’elle retourne à la terre. Surtout dans ce contexte d’appauvrissement des sols. Appauvrissement en partie dû à l’effondrement de la quantité de matière organique dans nos terres cultivables.

Bref, tout ce qui sortira de la poubelle noire, évitera à cette précieuse ressource un destin funeste d’enfouissement voire d’incinération. Qui a dit biodéchet ?

Mais alors où vais-je pouvoir déposer mes déchets organiques cet été ?

Suite à l’arrêt de nos activités de collecte des déchets organiques et de leur compostage le 26 mai (voir plus haut). On peut se demander comment nous (car nous aussi sommes orphelins du composteur) allons faire pour apaiser notre conscience écologique. Particulièrement avec le peu de solutions encore disponibles sur Clermont-Auvergne-Métropole pour la gestion des biodéchets.
Bien sûr certain.e.s ont des solutions mais leur caractère privé empêche toute bonne volonté de pouvoir y accéder. Que ce soit la non présence d’un composteur partagé de quartier. Le non-accès à une poubelle verte ou un jardin, le problème reste épineux. Mais chez Terra Preta, les cerveaux ont chauffé. Et pas pour rien, puisque nous vous proposons deux solutions pas piqué des vers (de terre).

Déposer ses déchets organiques dans la nature

Ça, c’est pour la solution la plus bucolique, on part en ballade et on se trouve un petit coin isolé. On dégaine le seau de biodéchets et on fait son dépôt comme dans un bac à compost. C’est à dire qu’on l’étale et on recouvre de matières sèches trouvées sur place (feuilles, branchages, aiguilles de pin…). On prend bien soin de ne rien laisser à la vue d’autres promeneurs. L’objectif est de ne pas donner une mauvaise image du compostage. Aussi, on vérifie qu’on n’a pas laissé d’étiquettes, d’élastique, ou de couverts. Ni de sac biosourcé OK compost ou de plastique, bref rien qui n’aille pas dans un compost.

Coordonner son dépôt dans la poubelle verte d’un.e bénévole

La deuxième solution est plus judicieuse. Elle profite des infrastructures de la ville/métropole déjà en place. D’un côté on a des personnes qui ont des poubelles vertes qui sont collectées par la métropole. De l’autre on a des personnes qui ne souhaitent pas jeter à l’enfouissement/incinérateur leurs matières organiques. Pour peu que les deux s’entendent et qu’ils soient proches, la solution est toute trouvée. C’est le concept revisité des bio.wo.men de proximité.
Bien sûr il faut coordonner un peu tout ça. Et c’est bien ce que l’association se propose de faire.

C’est pourquoi les “voisin.e.s poubelle verte” sont invités à nous contacter s’il.elle.s souhaitent mettre à disposition leur poubelle pour que d’autres personnes puissent venir déposer leur seau de biodéchets.
Il faudra prévoir les modalités du dépôt :

  • Jours et heures d’accès à la poubelle
  • La poubelle est accessible depuis la rue ? Le jardin ?
  • Faut-il prévenir avant le dépôt ?
  • Nombre de personnes autorisées à venir ?
  • Contacts et coordonnées

Avec ces infos, nous préviendrons les personnes dans un rayon proche qui souhaiteraient participer, puis nous vous mettrons en contact pour que vous puissiez convenir de la méthode pour faire les dépôts. Ceci évitera la diffusion de données personnelles sur Internet.

Aide à la construction d’un bac à compost à l’Atelier Bois Coopératif pour les “voisin.e.s poubelle verte”

Mais ce n’est pas tout, pour encourager les bio.wo.men de deuxième génération à faire ce geste éco-logique, nous les invitons à passer le pas, pour les plus téméraires, à faire leur propre compost. Et en récupérant les biodéchets d’autres personnes, vous pourrez amender votre potager pour qu’il produise encore plus. Mais pour cela il va vous falloir un bac à compost, et quoi de mieux que de le réaliser vous même dans un tout nouvel atelier bois ? Vous serez accompagné par des personnes compétentes et enthousiastes qui sauront vous guider pour monter LE composteur de vos rêves.
Pour en profiter, rien de plus simple rejoignez-nous à notre nouvel atelier au 69 rue de l’Oradou à Clermont-Ferrand.

Formation gratuite à la gestion d’un compost pour les “voisin.e.s poubelle verte”

Si vous en voulez encore, nous organisons des sessions de formation au compostage gratuitement. Et pour encourager nos cher.e.s bio.wo.men une session spéciale leur sera dédiée. Au programme : théorie le matin, un bon repas et de la pratique l’après-midi.
Après cette session vous serez prêt pour affronter n’importe quel compost et quel que soit l’état dans lequel il se trouve 😉

L’Archipel des Salins : la solution pour les biodéchets en centre ville à la rentrée de Septembre

Bien sûr, cette dernière solution temporaire (ou pas) de “voisin.e.s poubelle verte” ne saurait suffire pour offrir une solution généralisée de collecte des déchets organiques. Mais vous êtes déjà probablement au courant. Cette solution c’est l’Archipel des Salins. Le temps de finir le chantier (fin juin/début juillet), de le réceptionner puis de nous installer, et l’Archipel sera prêt pour vous accueillir à la rentrée de septembre.

On ne change pas une formule qui fonctionne : bac en libre accès 24h/24h et 7j/7j. Des panneaux indicateurs pour faire les dépôts. Un bac à compost d’entrainement encadré par des membres de l’association, et pleins de belles choses que nous avons imaginé depuis plus de 3 ans maintenant. Mais chuuuut ! C’est une surprise 😉

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