Les chiffres de 2023 sont tombés : 100 tonnes de biodéchets collectés depuis 2019 par Terra Preta. C’est pas mal n’est-ce pas ?
Et devinez combien de tonnes ont été collectés en 2023 ? 57 tonnes soit plus de la moitié des 100 tonnes en une année.
Quelques explications s’avèrent nécessaires…
Voyons comment ces chiffres de 2023 vont nous être utiles pour faire un bilan et tracer des perspectives… Remontons un peu dans le temps.
2019-2021 : Le temps du Guidon dans la Tête
Alors que l’association se met tranquillement en place, nous expérimentons déjà à l’époque la mise à disposition d’un point de compostage sur le site d’un Guidon dans la Tête. Le composteur est en libre accès sur les temps de permanences du GDLT et les gens peuvent, en toute autonomie peser, verser leur seau de biodéchets et faire le compost elleux même. On met en place nos formations “de”référent compost” avec le document support de formation qui est libre de droits (à télécharger ou consulter librement).
Aussi, cela permet de tester un premier point d’apport volontaire (PAV) accessible depuis la rue, avec un tonneau dans lequel les gens peuvent verser leurs biodéchets. Ceci se met en place pendant le confinement, et le meilleur, c’est que ça a super bien fonctionné ! Cela nous conforte dans la nécessite de voir plus grand. On a déjà en tête depuis deux ans la perspective de l’Archipel des Salins, car bien que l’expérimentation au Guidon soit positive, elle était cantonnée à quelques initié.e.s.
Bilan : 9 tonnes de biodéchets collectés et compostés
Fin 2021 : L’Archipel des Salins
Ça y est ! Nous y sommes. L’Archipel est construit, nous avons les clés en juillet. Nous mettons rapidement en place le point d’apport volontaire en septembre. Il comporte deux bacs de biodéchets et une poubelle. Une convention est passée avec la métropole, qui comprend notamment un passage des éboueurs pour récupérer les biodéchets collectés et qui sont ensuite envoyés au VALTOM pour faire de la méthanisation.
La méthanisation consiste à récupérer les gaz qui s’échappent de la transformation des biodéchets pour en faire de l’énergie (en l’utilisant directement pour le brûler, en le raffinant pour l’injecter dans le réseau de la ville ou en le convertissant pour avoir de l’électricité).
Pour en apprendre plus sur la méthanisation, je vous invite à lire cette enquête en trois parties de Reporterre :
- Méthanisation : un digestat bien indigeste pour les sols et les eaux
- La méthanisation risque d’accélérer la concentration des fermes
- La méthanisation, l’usine à gaz qui séduit les gros agriculteurs
Aussi voici l’avis local de la FNE du Puy de Dôme (France Nature Environnement) : Pour une méthanisation raisonnée.
Notre fan club d’adhérent.e.s qui nous a suivi depuis le Guidon nous permet de reprendre une collecte conséquente, très rapidement. Et c’est là que la méthanisation nous permet de gérer ce que nous n’avons pas le temps de composter. Ce ne sont pas vraiment nos valeurs. Mais la méthanisation est quand même moins pire que l’incinération ou l’enfouissage avec des déchets polluants…
Malgré les contraintes imposées (compostage dans le bâtiment de stockage de l’Archipel, place réduite, manque d’organisation et d’outils…), nous arrivons à composter 9t en 2021. Mais on se rend vite compte qu’avec l’augmentation des biodéchets déposés à l’Archipel, ça ne sera pas longtemps tenable…
Bilan de 4 mois : 11 tonnes de biodéchets collectés dont 9t compostées
2022 : Organisation et logistique
Avec la publicité du budget participatif et l’emplacement idéal des Salins, notre action se fait vite connaître. La distribution gratuite des seaux blanc de 5L a aussi son effet en terme de communication. Les gens se croisent aux bacs, discutent et ça fait tâche d’huile. Les deux bacs ne suffisent plus pour pouvoir sereinement passer les week-ends sans devoir les vider et remettre des bacs vides et propres… On passe donc à 4 bacs.
2022 sera consacrée à la prise de conscience et la résolution des problèmes que nous levons au fur et à mesure que le temps passe. On cherche des solutions et on les applique pour pouvoir composter. Mais entre la collecte active des professionnels, le lavage des seaux, l’aménagement du jardin, l’Atelier Bois Coopératif… il faudra bien un an pour résoudre la majeure partie de nos problèmes. Le plus important étant de pouvoir composter en extérieur… Compost en andain, en bac, recherche de broyat de bois (indispensable pour outrepasser les nuisances), pédagogie, formation… Nous ne chômons pas ! Et en plus on cherche à acquérir notre autonomie en réalisant des prestations pour des écoles, des associations et autres. Certes, l’autonomie est modeste, mais la dynamique est là et nous ne lâchons pas.
Bilan : 39 tonnes de biodéchets collectés dont 1,2t compostées
Les chiffres de 2023 : l’âge de raison ?
Cette fois, on est paré. Il reste bien évidemment quelques (gros) détails. Mais la motivation est là pour inverser la vapeur entre la méthanisation et le compostage. Parce que les biodéchets doivent retourner à la terre au maximum, c’est une matière fertile qui manque cruellement aux sols agricoles (perte de matières organiques et du stockage de carbone et d’eau). Et pas question de faire la promotion du méthaniseur, c’est une solution de secours c’est vrai, mais à petite échelle.
Il est temps de retourner à nos fondements : le compostage ! Et les chiffres de 2023 nous permettent de mettre en évidence une chose : le sujet des biodéchets est déjà brûlant. Avant même que la loi AGEC du 1er Janvier 2024 impose aux collectivités de mettre une solution pour le tri à la source des biodéchets pour les particulier ne soit encore en place, les citoyens et citoyennes en font une affaire sociétale !
Bilan : 57 tonnes de biodéchets collectés dont 25t compostées
2024 : Objectif compost !
Avec ces chiffres de 2023 que nous avons obtenu avec force de patience, de mesures, pesées et calculs : que pouvons nous souhaiter pour 2024 ?
Quelle quantité maximum pouvons nous composter sur site ?
La réponse est 52 tonnes. Pourquoi ?
Parce qu’il y a 52 semaines par an et qu’une des lois actuelles légiférant le compostage sur site sans agrément impose qu’une tonne maximum de biodéchets par semaine peuvent être compostés (hors structurant, c’est à dire sans compter le broyat de bois que l’on mélange aux biodéchets pour éviter les nuisances).
D’accord, alors c’est parti pour tenter les 52 tonnes compostées. Et vous savez quoi, venez donc sur le site de l’Archipel des Salins pour constater ce que ça représente. Et si on récupère plus que 52 tonnes cette année (comme le prouve les chiffre de l’année dernière) ? Au pire ça finira à la méthanisation, au mieux on aura trouvé une solution pour composter ailleurs. Peut être avec un deuxième archipel, qui sait ?
En tout cas on y réfléchit, et si vous avez d’autres idées et que vous souhaitez nous aider à trouver des réponses à ces questions, vous êtes les bienvenu.e.s.
Bilan : on se retrouve en 2025 😉